Quatrième feuille de salaire et toujours pas de prise d'échelon.
Mon ventre s'arrondissait rapidement, seconde grossesse oblige. Les blouses adaptées à la grossesse arrivèrent. Donc, l'employeur avait bien tenu compte de mon état.
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Nous avions admis, dans cette maison de retraite, un vieux monsieur afin qu'il passe ses tous derniers jours en sécurité pour lui et sa famille sans que cela ne soit dans un hôpital. Bref finir sa vie dans un lieu de vie et non dans le monde hospitalier.
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Ses jours étaient plus que comptés et nous mettions tout en place afin que ces derniers soient les plus doux possible.
Ce monsieur, n'étant plus en état d'absorber quoique que ce soit par la bouche, il fut donc placé sous perfusion en sous-cutané afin qu'il ne se déshydrate pas. La perfusion en sous-cutanée était une nouveauté à l'époque. Elle évitait les risques liés aux perfusions intra-veineuse (dans le bras pour les profanes).
Ce traitement introduit donc sous la peau était à base de glucosé à 5 %, c'est à dire le plus proche possible du milieu organique. Il faut préciser qu'à l'époque, nous ne savions pas encore que le glucose en sous-cutané avait des effets non négligeables. Mais le peu de temps restant à ce monsieur ne lui permettrait pas de développer ces effets secondaires.
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Un jour, à ma prise de poste de l'après-midi, je m'installais en salle de soins afin de préparer la perfusion en cours. Une erreur dans les commandes de ma collègue fit qu'il n'y avait plus de glucosé. Je décidais donc de lui poser du sérum physiologique à la place. Le principal étant de ne pas laisser ce monsieur sans hydratation.
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Le sérum physiologique est la base naturelle des liquides de notre corps. L'organisme le fabrique lui-même à partir des liquides ingérés.
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Deux jours plus tard, respect de la législation oblige, je recevais un recommandé avec accusé de réception. J'étais convoqué auprès de la direction afin de me faire signifier mon licenciement pour faute grave.
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Les faits reprochés étaient de ne pas avoir respecté la prescription médicale de la perfusion de ce monsieur, décédé entre temps de sa belle mort. Donc faute professionnelle grave, seul moyen de licencier une femme enceinte, bien que, pour eux mon état de femme enceinte n'existait pas puisque pas de preuve de celle-ci.
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Tout s'écroulait autour de moi.Je craiganis non seulement de ne plus retrouver de travail mais aussi de perdre mon diplôme. Je ne comptais cependant pas en rester là... les prudhommes sont là afin de faire respecter la loi et surtout celle des femmes enceintes au travail... non mais. Oui mais c'était plus facile à faire qu'à dire....surtout avec un mari qui me voyait déjà sans diplôme et donc sans argent à ramener à la maison.
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Et puis, il y a une autre instance pour se venger en France, et j'allais m'y précipiter au plus vite.
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une petite vidéo sur l'incompréhention qui amène au pire.
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